C.U.R.I.E. 2016 : Editorial n°2
- Détails
- Écrit par Patrice Vidon
- Catégorie : Stratégie
- Création : 10 juin 2016
Un 25ème Congrès inspiré par la bataille d'Hastings
Si nous fêtons cette année les 25 ans du Réseau C.U.R.I.E., à l'occasion du 25ème Congrès de Deauville, nous célébrons aussi les 950 ans de la bataille d'Hastings.
On se rappelle en effet qu'à l'issue de cette bataille de 1066, Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, natif de Falaise, est devenu Guillaume 1er le Conquérant, roi d'Angleterre.
Voilà une commémoration historique propre à inspirer l'audace et l'esprit de conquête.
On retrouvait bien cet esprit dans les différents thèmes abordés lors des ateliers de cette 2ème journée de Congrès.
Tout d'abord, le lien historique avec l'Angleterre, terre conquise, trouvait un écho dans l'invitation faite à l'Anglais Tim Hart, managing consultant de ISIS Innovation, de venir témoigner de son expérience dans le transfert international.
ISIS Innovation est une des sociétés de transfert de technologie de l'Université d'Oxford. Tim Hart a insisté notamment sur l'exigence primordiale de construire la confiance (« connexion and trust between people is the key »). Mais, peut-être par ressentiment envers cette bataille perdue il y a près d'un millénaire, il n'a pas tout livré de ses tactiques, notamment sur les business models les plus performants pour le transfert, vu d'outre-Manche.
Conquérir, c'est savoir partir à l'assaut et conclure rapidement. C'est bien la modalité qu'explorait Christophe HAUNOLD, qui animait l'atelier 2.1 sur les « easy contrats », pour favoriser les accords-types rapides.
Quand on le peut, évitons de recommencer plusieurs fois la négociation en séparant les discussions scientifiques, commerciales et contractuelles, et travaillons autant que possible à des formules de coopération prédéfinies.
Enfin, il faut parfois savoir attaquer l'ennemi par surprise, par des manœuvres de contournement. C'est un peu la stratégie que préconisaient les intervenants des ateliers 2.2 sur la valorisation des SHS ou 3.2 sur l'open source. En effet, pour le transfert de technologie, il n'y a pas que le brevet. Outre le logiciel, qu'il soit en copyright ou en copyleft, il y a aussi les données et bases de données, ou encore l'expertise et le savoir-faire, qui permettent la valorisation par le service.
Pourtant, dans l'atelier 4.1, Jean-Marie Rigaud démontrait que le vaillant officier du XXIè siècle n'est plus le soldat discipliné des batailles moyenâgeuses. Gagner les batailles du transfert de technologie, c'est dorénavant faire appel à la psychologie de soi et des autres, comprendre les attentes et les besoins et s'ouvrir aux différences plutôt que chercher à envahir en imposant sa vision.
En somme, une mise en œuvre de cette géopolitique du transfert visant à entrelacer culture et innovation, qui irrigue l'ensemble de ce 25ème Congrès.
Patrice VIDON