Crise sanitaire ou non :
Les Appellations d’Origine nous protègent, & en la matière « l’habit ne fait pas le moine » !
(WikiMedia Commons – reproduction autorisée)
Le 31 mars dernier la Commission européenne acceptait d’enregistrer le cahier des charges de l’Indication Géographique Protégée Kiwi de Corse, fixant les règles contraignantes qui seules garantissent au consommateur la provenance et aussi la qualité de ce kiwi.
Le confinement nous a offert la belle opportunité de placer l’alimentation au cœur de nos préoccupations, de cuisiner quotidiennement des produits locaux. Il nous apparaît désormais utile de rappeler les signes qui protègent le consommateur.
De nombreuses pratiques d’affichage laissent le consommateur confus, voire le trompent sur les qualités particulières du produit alimentaire recherché. En réalité, seuls trois signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine géographique sont à reconnaître :
- L’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) en France ou Appellation d’Origine Protégée (AOP) en UE garantit que toutes les étapes de production contraignantes sont réalisées selon un savoir-faire connu, contrôlé, dans une aire géographique spécifique,
- L’Indication Géographique Protégée (IGP) garantit au produit agricole, brut ou transformé, la qualité, la réputation, ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique.
C’est bien la notion de terroir associée au savoir-faire partagé et contrôlé qui caractérise les AOC, AOP et IGP.
Le consommateur est habitué à faire confiance aux AOP ou AOC en matière viticole, et le vignoble bordelais a beaucoup aidé à imposer cette référence avec ses appellations notoires telles Sauternes, Saint-Émilion ou Saint-Estèphe. Pourquoi cette pratique serait-elle moins systématique en matière alimentaire ?
Prenons l’exemple de la région Bretagne, territoire sur lequel on trouve quatre AOP alimentaires (hors l’AOP viticole reconnue au cidre de Cornouaille) :
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. Moules de bouchot de la baie du Mont-Saint-Michel, . Prés-salés du Mont-Saint-Michel, . Cocos de Paimpol, . Oignons de Roscoff.
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Mettons l’accent surl’AOP Prés-salés du Mont-Saint-Michel qui cette année célèbre ses 10 ans d’excellence, et rappelons les bons réflexes à mettre en œuvre pour certifier notre achat, dans un monde où les étiquetages se multiplient au point de devenir trompeurs.
L’agneau prés-salés du Mont-Saint-Michel répond à un cahier des charges très exigeant. L’éleveur est volontaire à appliquer les règles définies et est régulièrement contrôlé dans ses usages. Les agneaux doivent être élevés dans une zone géographique située entre la Baie du Mont-Saint-Michel et les Havres du Cotentin où la végétation est composée de plantes halophiles qui favorise la croissance lente adaptée à la nature des agneaux. Quels sont les codes à rechercher pour s’assurer d’un achat d’agneau prés-salés du Mont-Saint-Michel AOP sans se tromper ?
La CJUE vient d’offrir aux consommateurs un nouvel outil en considérant que des éléments figuratifs évoquant une AOP constituent une évocation illicite de ladite AOP au sens du règlement européen n°510/2006 (Aff. C-614/17) : clairement, la reproduction du Mont-Saint-Michel ne garantit pas le respect du cahier des charges exigeant de l’AOP !
Favoriser territoires et producteurs, éleveurs exigeants est une démarche à la fois citoyenne et fortement protectrice également du consommateur. La baie du Mont-Saint-Michel accueille également l’AOP « Moules de bouchot de la baie du Mont-Saint-Michel » qui réunit 45 entreprises mytilicoles qui veillent sur un alignement de 320 000 pieux et produisent 8 à 10 000 tonnes de moules par an.
Ne nous laissons pas abuser, adoptons les bonnes pratiques et protégeons-nous en recherchant le bon marquage !
Nous sommes à la disposition des producteurs vertueux, pour valoriser leurs efforts et combattre les comportements indélicats.
